L’agence européenne des médicaments, c’est quoi ?
L’Agence européenne des médicaments ou European Medicines Agency (EMA) fait partie des 44 agences communautaires déconcentrées qui contribuent à la mise en œuvre les politiques de l’UE.
Créée en 1995, elle est implantée à Londres.
Elle a pour mission l’évaluation scientifique, la supervision et l’autorisation des médicaments à usage humain et vétérinaire sur le territoire de l’Union Européenne. Elle joue, de fait, un rôle majeur dans la promotion de l’innovation et de la recherche dans l’industrie pharmaceutique.
Pourquoi la question de sa relocalisation se pose t-elle ?
En réalité, elle ne se pose pas… ou pour être précis, pas encore. Mais à l’issue du Brexit, elle sera rapidement mise sur la table des négociations communautaires.
Le traité de Lisbonne prévoit un délai de deux ans à l’issue duquel la Grande-Bretagne et l’Union Européenne devront se mettre d’accord sur un protocole de sortie de l’Union. Cette disposition, inédite, couvre l’ensemble des champs : réglementaires, financiers et administratifs.
Or, et bien que beaucoup de questions restent en suspens, on imagine mal qu’un pays tiers puisse maintenir sa participation à l’Union sur une question aussi sensible autant liée à la sécurité sanitaire qu’à ses intérêts économiques.
Entre autres prérogatives qui devront être rétrocédées, l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) a vocation à quitter la Grande-Bretagne dans un délai court au profit d’un autre État membre. La question est lequel ?
L’agence européenne des médicaments à Lens, n’est-ce pas ambitieux, voire irréaliste ?
Ambitieux, oui ! Irréaliste, beaucoup moins qu’on le croit !
La France accueille déjà quatre agences européennes. En accueillir une supplémentaire ne serait pas complètement infondé au regard de notre poids économique et démographique dans l’Union, par ailleurs mécaniquement rehaussé par la sortie de la Grande-Bretagne.
Il n’existe pas de critères d’implantation précis. Plutôt pragmatiques sur le sujet, les règlements européens ont privilégié la cohérence sur la centralisation. De fait, si la plupart des agences se situent au sein de grandes métropoles (Bruxelles, Cologne, Turin), d’autres se situent dans des territoires plus déconcentrés. Notons par exemple que le Bureau européen d’appui en matière d’asile se trouve à Malte, l‘Office de l’harmonisation dans le marché intérieur à Alicante ou encore l’agence ferroviaire européenne à Valenciennes.
Alors, oui – une candidature lensoise, spontanée, ne manquerait pas d’arguments… à condition de les faire valoir, avec conviction et sans délai !
Parce que la candidature lensoise s’inscrirait dans un pôle européen : le prolongement de la métropole européenne lilloise et qui, dans un souci d’aménagement du territoire ne pourra « tout absorber », le canal seine-nord…
Parce qu’elle permettrait d’asseoir une visibilité internationale initiée grâce au Louvre, mais qui reste à conforter…
Parce que vu de Milan, Londres ou Genève : Lens, c’est la banlieue de Lille, idéalement placée sur un axe Paris-Bruxelles…
Parce que tout simplement, nous le voulons ! Et qu’une telle implantation serait porteuse d’un symbole incroyablement fort dans un territoire où les indicateurs de santé restent dégradés, un territoire où l’Histoire fut marquée par le labeur. Hier terre de risques, demain terre d’excellence scientifique et sanitaire…
Cela va t-il vraiment créer de l’emploi ?
Disons-la vérité : pas directement. L’agence s’implanterait avec ses 400 collaborateurs actuellement en poste, médecins, chercheurs, juristes… Mais une part du budget de l’agence, un peu plus de 200 millions d’euros, serait réinvesti localement. C’est donc bien le pari des emplois induits qui doit être fait !
En réalité, le vrai levier est ailleurs. Et il est infiniment plus prometteur à moyen terme.
Prenons conscience de ce que représente l’EMA sur la scène internationale, aux côtés de la Food and Drug Administration aux Etats-Unis ou de l’organisation Mondiale de la Santé.
Prenons conscience des enjeux : un centre des deux ou trois grands plus grands centres décisionnels d’un marché mondial qui dépasse les 1000 milliards d’euros, qui continuera sa forte progression – et ce alors que la santé connaitra une énième révolution à l’aune du numérique, des bio et nanotechnologies…
Ces technologies, ce sont plus largement celles de la troisième révolution industrielle pour laquelle, précisément, la région Haut de France affiche son ambition et sa soif d’excellence. Mais ce projet excède, on le voit, et de très loin, la seule logique industrielle…
Si nous pensons qu’après le Brexit, notre nouvelle euro-région doit s’aider elle-même en aidant la construction européenne, alors je vous invite à relayer le plus massivement possible cet appel via vos réseaux sociaux : oui à une candidature spontanée et motivée de Lens pour accueillir l’Agence Européenne des Médicaments !
Nous avons peu de temps avant que d’autres pôles européens ne concurrencent cette idée.